Veillée pour la vie

J'ai été invité à donner mon témoignage à l'occasion de la deuxième veillée pour la vie, organisée par les évêques des huit diocèses de l'Ile de France. Le 27 mai, à 20h00, j'étais donc dans le coeur de la cathédrale Notre Dame de Paris, très impressionné de prendre la parole devant une cathédrale pleine et une dizaine d'évêques ! Voici le texte de mon témoignage et le lien pour voir la retransmission sur la chaine KTO.

"Bonsoir à tous, je suis Ghislain du Chéné : je suis venu ce soir accompagné de Marie-Christine, avec qui nous sommes amis depuis 12 ans et puis avec ma fille Julie. Julie a 22 ans et c’est elle qui m’a entraîné à sa suite dans ce monde douloureux mais parfois merveilleusement beau du monde des personnes qui ont un handicap mental ; elle m’a entraîné à sa suite… j’avais dans le cœur de la peur et de l’angoisse, mais quand on voit Julie, elle est capable de nous libérer de beaucoup de peurs et de beaucoup d’angoisses ; c’est Julie qui m’a entraîné dans Foi et Lumière, et je m’y suis trouvé bien… à tel point que aujourd’hui, j’en suis le coordinateur international !

Mais qu’est ce que Foi et Lumière ? Ce mouvement est né d’un pèlerinage organisé à Pâques 1971 à Lourdes, par Jean Vanier et Marie-Hélène Mathieu pour des personnes ayant un handicap mental, leurs familles et des amis, car à l’époque les personnes ayant un handicap mental étaient exclues des pèlerinages diocésains. Bien heureusement, aujourd’hui, ça n’est plus le cas ! Et Foi et Lumière a grandi et s’est répandu dans le monde : il y a aujourd’hui plus de 1600 communautés dans près de 80 pays. A Foi et Lumière, nous vivons tout simplement l’amitié et la communion avec des personnes ayant un handicap mental dans des petites communautés de rencontre avec des membres de la famille, avec des amis, avec un aumônier ; et on se retrouve une fois par mois pour vivre cette amitié par le partage, par la fête, par la célébration et par la prière. Ca n’est pas grand-chose, mais c’est essentiel de vivre ainsi ces relations d’amitié ; nous voulons que ces communautés ressemblent à ce que Jésus lui-même décrit quand il dit : «Venez à moi vous tous qui peinez et ployez sous le poids du fardeau et moi je vous procurerai le repos » (Mt 11, 28).

Aujourd’hui, l’homme moderne croit que Dieu et la nature ont mal fait les choses, que la vie avec un handicap, mental ou autre, ne vaut pas le coup d’être vécue, et la solution qui est proposée, c’est d’éradiquer le handicap à la racine. Mais c’est faire peu de cas de la parole de Dieu ; à Foi et Lumière, nous redisons souvent ces paroles, celles de Jésus, qui, tressaillant sous l’action de l’Esprit Saint, s’exclame : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père tu l’as voulu ainsi dans ta bonté. » (Lc 10, 21) et aussi les paroles de Saint Paul qui dit : « Ce qu’il y a de faible dans le monde, voila ce que Dieu a choisi pour confondre les forts, ce qu’il y a de fou dans le monde, voila ce que Dieu a choisi pour confondre les sages, ce qui est rien, ce qui est méprisé, voila ce que Dieu a choisi. » (1Co 1, 27). Nous sommes fiers de pouvoir ainsi contribuer à révéler la valeur de nos amis handicapés. Cette amitié que nous vivons avec eux dans nos communautés, c’est quelque chose de très sérieux et de très exigent ; quand on devient ami avec une personne ayant un handicap mental, ce n’est pas ami une fois par mois, c’est ami tout le temps ! Et puis, on pense leur apporter réconfort, aide et amitié, et ne rien recevoir en échange, et puis au bout d’un certain temps, on s’aperçoit que c’est l’inverse, c’est elles qui nous donnent bien plus que ce qu’on peut leur apporter.

Mais quelques exemples, quelques fioretti vous diront bien plus qu’un grand discours tout ce qu’on vit à Foi et Lumière :
- Dans la spiritualité de la petitesse, je pense à cette maman qui était à Lourdes à un pèlerinage Foi et Lumière et qui disait : « il y a dix ans, je suis venue pour demander à Marie que ma fille sourie » ; et sa fille, qu’elle poussait dans un fauteuil roulant, avait effectivement un très beau sourire sur son visage. Et la maman ajoute : « Maintenant, elle sourit, et je suis venue pour demander pour demander la même chose pour les autres mamans. »
- Dans une communauté Foi et Lumière, pour Pâques, on avait demandé que chacun apporte une petite boîte avec à l’intérieur des choses qui manifestaient la vie ; et quand on a ouvert les boites, l'un avait apporté une fleur, l'autre un insecte… Et puis un jeune garçon trisomique ouvre sa boîte, il n’y avait rien dedans ! On lui dit : « Tu n’as pas bien compris ce qu’on avait demandé, il fallait apporter quelque chose qui manifeste la vie. » Il a répondu : « Eh bien, ma boîte, elle est comme le tombeau de Jésus, elle est vide parce que Jésus, Il est vivant, Il est ressuscité ! ». Nous avons de grands théologiens dans nos communautés !
- En Afrique, où je suis allé souvent pour Foi et Lumière, j’ai pu constater que des parents peuvent maintenant sortir de chez eux avec leur enfant handicapé sans avoir peur d’être montrés du doigt, parce qu’en Afrique, avoir un enfant handicapé, c’est souvent la manifestation d’un sort, d’une malveillance.
- Je pourrais vous parler de Pacifique qui est un enfant handicapé, maintenant au ciel, qui a sauvé la vie de son papa au Rwanda en 1994 ; son papa était hutu et un jour, les miliciens sont venus chez eux à la recherche de la maman tutsie, qui se cachait dans le plafond de la cuisine. Et mystérieusement, la milice est repartie sans faire de mal à personne.

Alors, je vais vous inviter à venir voir ce qui se passe dans nos communautés Foi et Lumière, il y a une soixantaine de communautés dans toute l’Ile de France, on pourrait croire que c’est beaucoup : moi, je trouve que ça n’est pas assez, il y a encore beaucoup de familles isolées qui attendent un geste d’amitié pour trouver le réconfort, un lieu de repos, un endroit où on n’a pas peur du regard des autres, là où les relations donnent naissance à la paix et à la joie pour pouvoir jouer, chanter et faire la fête tous ensemble.
L’année prochaine, on va fêter les quarante ans de Foi et Lumière, et nous allons être des « Messagers de la joie », nous voulons montrer au monde la joie qui, paradoxalement se vit dans des communautés avec des personnes handicapées ! On pourrait croire que la souffrance, est la principale chose qui se vit dans les communautés ; eh bien non, on y trouve beaucoup de joie et nous voulons en témoigner. C’est dans de telles circonstances, avec des pèlerinages un peu partout dans le monde, qu’on va vouloir manifester cette joie. C’est toujours avec de tels événements qu’on peut inviter les uns et les autres à venir voir ce qui se passe dans les communautés. Donc cet appel est pressant parce que c’est pour l’année prochaine, et je peux vous dire que c’est bien et vous ne serez pas déçus !

Quand beaucoup d’enfants ayant un handicap mental sont supprimés avant ou même après leur naissance, quand d’autres sont abandonnés, Foi et Lumière croit que la vie de toute personne est unique et sacrée. Même la plus démunie est appelée à être source de joie et de paix dans l’Eglise et dans le monde. Les communautés Foi et Lumière veulent témoigner de la tendresse de Dieu pour elles et pour leur famille. Et pour finir, je peux vous dire qu’on n’attend pas beaucoup de récompenses en venant à Foi et Lumière, mais pour moi, la plus belle récompense, c’est de voir le sourire et la joie des personnes handicapées quand elles font des choses qui sont bien et qu’elles sont bien intégrées au sein de la communauté. Ma plus belle récompense, c’est aussi de voir des papas ou des mamans, remplis d’émotions quand ils voient leurs enfants si bien intégrés dans la communauté, avec des émotions où se mêlent joie, consolation, fierté, et parfois aussi des larmes… mais il y a des larmes qui font du bien, des larmes qui font beaucoup de bien !
Merci et vive la vie !"

Pentecôte à Weisendorf

A peine revenu de Hong-Kong, il faut déjà repartir pour l’Assemblée Provinciale de la Province Cœur d’Europe ! Cette fois, Isabelle et Julie sont avec moi (Julie se réjouit à l’avance de retrouver sa chère amie Hetty…).
Une centaine de personnes, venues des quatre pays de la province (Pays Bas, Luxembourg, Allemagne et Autriche) sont présents ainsi que Hervé et Anne Cuche qui accompagnent la province. O surprise, le Père Joseph est là ! Venu avec la délégation des Pays Bas, sa présence toujours humble et discrète a bien contribué à apporter une atmosphère paisible, si nécessaire à ce genre d’événements. Tout se passe dans un beau château, centre spirituel de Notre dame de Vie (à Weisendorf, au nord de Nuremberg), là où Elina travaille.
Le Père Xavier Nys (aumônier provincial pour la Belgique) est là aussi pour un enseignement ; j'en retiens la très belle image des quatre bougies : la première, la paix s’éteint car elle ne peut plus briller dans un monde de guerres et de divisions, la deuxième, la foi s’éteint car elle n'a plus sa place dans notre monde moderne, la troisième, l’amour s’éteint car la haine l’emporte bien souvent… Situation désespérée ? Non, car une quatrième petite bougie, l’Espérance (j’y ai vu celle de Foi et Lumière !) vient redonner la vie aux trois bougies éteintes.
Pour ma part, j’ai parlé de la responsabilité dans Foi et Lumière en partant "à la recherche d’un serviteur".
De très belles célébrations eucharistiques ont rythmé cette assemblée, l’Esprit de Pentecôte étant fortement sollicité et mis à contribution pour les temps de discernement et d’élection ! Un beau crucifix dans la chapelle m’a beaucoup inspiré : Jésus est sur la croix, mais ses bras sont repliés sur sa poitrine, semblant dire : "Si je suis là sur la croix, c’est pour te porter et te serrer sur mon cœur !" L’assemblée regroupant catholiques et protestants, la question de l’œcuménisme a été abordée et la souffrance de la séparation a pu être rendue concrète par quelques maladresses qui sont toujours révélatrices d’un manque d’attention, d’un manque d’ouverture. Je pense que notre première mission à Foi et Lumière est d’être le plus inclusif possible, sans rajouter des blessures supplémentaires à celles qui existent déjà, tout en restant respectueux des positions de nos Eglises respectives, ce qui relève parfois d’un équilibrisme périlleux… Mais c’est le plus petit qui nous ré-unit ! Il faut que nous en soyons convaincus et que nous en vivions dans nos communautés.
Et puis, il faut passer au temps du discernement de groupe et aux élections, très bien animées par Hervé et Anne… Hetty est appelée et dit oui ! Joie de tous ! Pour les vice-coordinateurs, la situation est un peu plus compliquée, mais le souffle de l’esprit était très présent… et des appels lancés sont entendus… et des solutions aussi belles et généreuses qu’inattendues m’ont bien fait comprendre que l’Esprit Saint était avec nous ! Puis ce fut le temps de la fête et voir tous les délégués (avec un cœur clignotant sur le front accroché à un bandeau tricoté) chanter, danser, échanger des cadeaux, fut une belle action de grâce ! Le lendemain, il fallait déjà repartir et un bel envoi a aidé chacun à repartir chez soi avec le cœur plein de souvenirs et d’amitié ; la province Cœur d’Europe porte bien son nom, ce cœur bat fort, très fort !


Voici les photos

Formation à Hong-Kong

Quel dépaysement ! Après plus de 11 heures de vol, me voici à Hong-Kong ! Une grande ville chinoise qui a toujours été une cité mythique et qui garde un statut particulier (région administrative spéciale) depuis que le Royaume Uni a rétrocédé ce territoire loué à la Chine. L’ambiance y est très particulière avec des quartiers très chics (magasins de luxe Chanel, Dior…) et d’autres avec des marchés plus traditionnels, des immeubles à l’architecture d’avant-garde alors que d’autres (très nombreux) semblent construits pour loger le maximum de monde dans un minimum de place !
C’est là qu’a eu lieu la première des sessions de formation planifiées pour 2010 (cinq autres vont suivre), une trentaine de personnes venues de Corée, Japon, Taiwan, Malaisie, Singapour, Philippines, Nouvelle Zélande et Australie sont venues rejoindre les Hongkongais qui se sont donné beaucoup de mal pour que chacun soit accueilli, que les locaux soient bien décorés, et que tous puissent profiter au mieux de cette formation préparée par une équipe (Claude et Denise, Elaine, Nora, Mabel et Sœur Gerardine) à laquelle il faut ajouter Tim et Maria Cecilia, qui, même s’ils ne sont pas là, ont aussi largement contribué à préparer cette formation. C’est la première fois que des délégués de tous ces pays se retrouvent ensemble, c’est la première fois qu’une session de formation est organisée dans cette région du monde ! C’est la première fois que je viens là (pour Foi et Lumière), ce qui me permet de découvrir une facette de Foi et Lumière que je connaissais très mal ; bien sur, je connaissais la plupart des personnes présentes, mais dans leur environnement local, c’est très différent. Les problèmes de traduction, qui pouvaient paraître théoriques vus de loin, deviennent une réalité concrète. Le Père Ludo a été fortement mis à contribution pour que les délégués japonais puissent profiter au maximum de la formation. Il m’a expliqué que les dictionnaires électroniques sont maintenant très performants, mais il faut près de deux ans de pratique avant d’arriver à y retrouver un mot (le japonais, comme le chinois, sont des langues sans alphabet…) ; mais heureusement, l’ambiance amicale a fait qu’on arrivait toujours à trouver le moyen de communiquer (surtout le soir, quand les bouteilles de bière étaient de sortie !).
Les journées ont été très denses, avec la formation proprement dite, mais aussi avec des réunions de province : en effet, les provinces sont très étendues et quand il y a dans un même lieu des représentants de la province "Couleurs de l’Asie" venant des Philippines, de Singapour et de Malaisie, c’est bien utile de travailler ensemble sur les projets de la province (pèlerinage, assemblée provinciale, vie des communautés). La même chose s’est faite pour les deux autres provinces (Croix du Sud et Lumière de l’orient). De plus, les équipes provinciales étaient là au complet et cela a permis de faire des travaux pratiques d’accompagnement bien utiles ! Nous avons eu aussi une soirée avec une communauté locale dans une paroisse où l’accueil fut exceptionnel ! Tous avaient mis leurs beaux costumes traditionnels et la soirée fut l’occasion de chanter (chacun un chant de son pays), d’assister à un très beau mime, d’entendre de la musique traditionnelle chinoise (connaissez vous le Er Hu, instrument à deux cordes inventé il y a plus de mille ans ?) jouée par une ancienne coordinatrice de la communauté, de goûter à de la très bonne cuisine chinoise, en résumé une excellente soirée !




Au final, je suis revenu très heureux de cette formation et je pense que tous ont eu le même sentiment ! Beaucoup de simplicité, de bonne humeur ont permis que tout se passe dans une ambiance studieuse, certes, mais aussi tellement détendue ! L’accompagnement, le discernement, la communauté, le processus des élections dans les provinces et les communautés, les finances et bien d’autres encore sont des notions bien plus familières à chacun (coordinateurs et vice-coordinateurs de province, membres de comité de nomination, aumôniers…), le tout en prenant en compte les trois niveaux : le cœur (attention à l’autre, compassion, spiritualité), la tête (acquisition des notions théoriques) et les mains (aspects pratiques). De nombreux documents, outils pratiques et aussi petits cadeaux amicaux ont rempli les valises au retour ! D'autres souvenirs resteront aussi, comme la veillée de prière style Taizé, la cérémonie d'accueil avec échanges de ballons, l'envoi avec échanges de mugs, les messes matinales (6h45 !) à la paroisse locale, les soirées avec des fous rires inoubliables...

La nouvelle identité de Foi et Lumière a maintenant des raisons supplémentaires d’être bien comprises, adoptées dans les provinces et les communautés ! Un grand merci à tous ceux qui ont préparé et bonne chance pour les autres (la prochaine dès le mois de juin au Brésil) !

Voici les photos

Un samedi bien rempli

Le dernier jour passé en Syrie, samedi 8 mai fut une très belle et longue journée, nos hôtes syriens ayant voulu faire les choses au mieux pour que nous puissions voir le maximum de choses et faire le plus de rencontres possibles…
D’abord, les adieux furent longs et les appareils photos ont bien mitraillé tous les participants de l’assemblée provinciale… Puis ce fut le départ en voiture avec Mirna, Souleiman et sa fille Line (Souleiman parle très bien le français car il a fait ses études à Caen et a même été le responsable de la communauté de Marie-Rose !).
Première étape : Maaloula, village très ancien où on parle encore l’araméen ! Nous avons visité le sanctuaire de Sainte Thècle, contemporaine de Saint Paul ; des gorges très impressionnantes nous ont amené à l’Eglise St Serge et St Bacchus, très ancienne (4ème siècle) où nous y avons entendu le Notre Père en araméen, très émouvant !

Deuxième étape : Mar Musa, monastère perdu dans les montagnes désertiques ; pour moi, c’est un retour car j’y étais passé en 2004 avec le Conseil International et y avais même dormi ! J’avais le rêve d’y revenir un jour… c’est fait, mais trop court… je reviendrai ! Les choses ont pas mal changé, on voit que les constructions avancent, que la renommée du monastère se répand car il y avait beaucoup de monde (il faut dire que c’était un week-end de trois jours en Syrie), mais le calme et la beauté de l’église n’ont pas changé... Nous avons entraperçu le Père Paolo, jésuite italien qui a restauré ce monastère abandonné.

Troisième étape : déjeuner à Homs où l’on retrouve Alaa et le Père Luc et un ami de Foi et Lumière à Damas qui va nous y ramener car Souleiman habite à Homs et va nous laisser là.

Quatrième étape : une visite à Mgr Abou Zakhem, évêque grec orthodoxe, qui fait partie des quatre délégués des Eglises pour Foi et Lumière. Hélas, il n’est pas là… retenu par un enterrement à Damas. Mais il y a beaucoup d’évêques en Syrie, et nous partons retrouver Mgr Boutros, évêque syriaque orthodoxe, qui est à deux pas ; l’église où il réside est celle où est conservée la ceinture de Marie retrouvée il y a un peu plus de 50 ans. L’accueil est chaleureux, mais un peu formel, nous sommes accueillis dans la "salle du trône" et ça se termine par des photos.

Cinquième étape : visite à la communauté Almoukhales en Syrie ; en arabe, on traduit communauté par famille, ce qui est une bonne image de ce qui se vit dans nos rencontres). Je suis attendu avec beaucoup de questions de la part des membres de cette communauté.

Sixième étape : retour à Damas à 155 km, 2 heures de route, avec quelques frissons… Là, nous retouvons Christine, secrétaire de la province et le Père Nikola, père grec catholique libanais, aumônier à Foi et Lumière à Damas. Ensemble, nous allons rendre visite à Monseigneur Jean, évêque syriaque orthodoxe. Tous ensemble, il nous emmène au restaurant pour le dîner, moment très convivial et agréable.

Septième étape : il est peut-être temps d’aller dormir car il est déjà minuit et demi… Nous allons dormir chez le Père Nikola, et faisons nos adieux à Alaa et Mirna.

Huitième étape : 3h15, le réveil sonne, il est temps de se lever pour être à l’aéroport deux heures avant le vol, ce qui est la règle en Syrie ! Tout se passe bien et le retour en avion fut un temps de récupération après cette journée qui nous a rempli la tête et le cœur de belles images, de bons souvenirs qui donnent l’envie de revenir dans ce si beau pays où les gens sont si attachants ! Encore un grand merci à tous dans la province en Syrie, merci Alaa, merci Mirna, merci Souleiman, merci Père Nikola et tous les autres !

Les autres photos sont dans l'album Assemblée provinciale Syrie

Assemblée en Syrie

La Syrie a tenu son assemblée provinciale à Seid Naya, au nord de Damas. Seid Naya signifie "chasseur de gazelles" : un de ces chasseurs a eu à cet endroit une apparition de Marie qui lui a demandé de lui construire un sanctuaire. Ce sanctuaire est tout proche du lieu de notre rencontre et nous nous sommes placés sous la protection de Notre Dame de Seid Naya.
Il y avait plus de 100 personnes représentant les communautés, l’équipe provinciale intérimaire, le comité de nomination provincial, Mirna, vice-coordinatrice internationale, Isabelle et moi. Parmi cette assemblée, 36 personnes ayant un handicap étaient présentes, tenant bien leur place. Cela faisait comme une grande communauté car il y avait aussi des amis, des parents, des aumôniers de différentes dénominations (grec catholique, syriaque orthodoxe…).

Il faut dire que ce pays est riche en ressources : beaucoup de jeunes avec le dynamisme et la générosité de leur âge, une grande diversité religieuse qui fait que l’œcuménisme joue un rôle très important (il n’y a pas d’aumônier provincial, mais une commission œcuménique qui rassemble des représentants de chacune des dénominations), des anciens coordinateurs toujours présents et actifs (Roy et Mirna).
Le thème choisi par l’équipe provinciale était : "M’aimes-tu ? Pais mes brebis ! "
Tout s’est très bien passé dans une très bonne ambiance (il y avait tous les soirs musique et danses jusqu’après minuit !), et l’Assemblée Provinciale a voté les priorités de la province pour les quatre ans à venir et a élu le coordinateur provincial : Alaa Khlaf a accepté de servir pour un troisième mandat avec enthousiasme et la joie de tous à son élection faisait plaisir à voir !

Le lendemain, Alaa, assisté par le comité de nomination, Mirna et moi, a choisi l’équipe qui lui permettra d’accompagner au mieux les communautés de Syrie : 6 vice-coordinateurs et 5 membres (nommés pour 2 ans) ont été appelés et l’annonce s’est faite pendant la messe qui clôturait l’assemblée. Un grand souffle de l’Esprit a animé cette célébration, particulièrement au moment de la prière universelle où presque toutes les personnes handicapées sont venues s’exprimer. Le Père Nicolas a donné tout le temps nécessaire pour cela : je ne comprends pas l’arabe, mais il a dit ensuite que si tous (et apparemment pas que moi) n’avaient pas compris les prières, Jésus les avait accueillies avec amour et attention. La tension qui avait sans doute accompagné ce temps de fondation de la province s’est alors brusquement relâchée et je pense que les nombreuses larmes versées pendant cette prière ont fait du bien à tous et ont aidé la nouvelle équipe provinciale à réaliser que leur mission principale était l’attention aux plus petits. Et cela m’a paru très bon.
Je souhaite une bonne chance à Alaa et à toute l’équipe provinciale, à toutes les communautés de la province, je suis certain que tout va se passer très bien et que de nombreuses communautés vont encore apparaître !








Vive إيمان و نور (Iman wa nour = foi et lumière) en Syrie !

voici les photos

Formation à Tours

Les 17 et 18 avril, à l’invitation de Jean-Régis et Andrée Boisdron, la province France Centre s’est réunie à Tours, à côté de la basilique Saint Martin. Ce grand saint (la couleur bleue de notre drapeau a pour origine la couleur du manteau découpé par Martin) est un bon patron pour Foi et Lumière, rappelez-vous la visite de Jean-Paul II dans cette basilique pour y rencontrer les blessés de la vie en 1996.
Ce week-end était une session de formation et aussi une rencontre pour mieux se connaître et préparer la prochaine assemblée provinciale prévue en septembre dans le même lieu.
Le samedi, Marie-Rose a rappelé ce qu’était l’identité et la mission de Foi et Lumière : la communauté vit d’amitié avec réciprocité, l’amitié nous conduit à former une famille. C’est un lieu d’Eglise où les petits sont premiers et rendent témoignage pour nous et pour le monde. Elle a proposé trois pistes pour avancer dans notre mission : découvrir et oser la relation avec une personne différente, l’intégration dans l’Eglise et dans le monde, la joie ("Voyez comme ils sont heureux"). Tout ça se résumant en : "Foi et Lumière c’est la rencontre avec Jésus".
Puis une séance de réflexion avec les Pèlerins d’Emmaus a permis de mieux revivre cet Evangile, de mieux revivre dans la lumière de la résurrection nos peurs, nos tristesses, nos déceptions et d’identifier les lieux, les auberges où nous pouvons retrouver Jésus.
Des ateliers, une visite de la basilique, un bon repas et une veillée festive ont suivi avant un repos bien mérité.

J’ai rejoint la session le dimanche matin, principalement pour rencontrer le comité de nomination et préparer l’appel de noms et le discernement qui vont se dérouler avant l’assemblée proprement dite. C’est un peu formel, mais une assemblée bien préparée, où chacun peut avancer dans la réflexion personnelle et arriver le jour J en tant que membre actif et participatif, est toujours très réussie et permet à la Province de repartir avec enthousiasme avec une équipe renouvelée et des projets qui donnent vie.

J’ai pu répondre avec Marie-Rose aux questions que se posaient les participants sur les nouvelles structures, sur les pèlerinages qui se préparent un peu partout dans le monde pour aller porter notre message de joie.
Une prière finale où chacun a pu voir s’ouvrir une jolie fleur déposée dans un peu d’eau a clôturé ce beau week-end et chacun est reparti dans l’espérance d’une belle assemblée en septembre.