mercredi 30 mai 2012

Une assemblée provinciale à Lourdes

Marie-France, Adeline, Germaine, Madeleine, Gitane, Judex
Gisèle et Christine
A Lourdes, pendant le week-end de l’Ascension, nous étions 1400 messagers de la joie venus de France, du Liban, de Corée et des pays de la province Arc-en-Ciel (Madagascar, La Réunion, Maurice et les Seychelles) ! Comme les délégués de cette province venaient de quasiment toutes les communautés, c’était une occasion en or pour organiser une assemblée provinciale, d’autant plus que les dernières élections remontaient au temps où les pays de l’Océan Indien formaient une zone, il y a près de 5 ans. Comme certains vice-coordinateurs avaient été désignés pour La Réunion, les Seychelles et Rodrigues, il y avait besoin de procéder à  un discernement pour la province, pour deux vice-coordinateurs pour Madagascar et deux autres vice-coordinateurs pour Maurice.


L’expérience a montré qu’organiser une assemblée provinciale en plein milieu d’un pèlerinage, et très loin de la province, était une fausse bonne idée !
- la démarche de pèlerinage et celle de l’assemblée sont assez éloignées,
- le programme distribué aux pèlerins précisait pour le samedi matin : "temps libre" ; il a été très difficile de dire que non, pour les délégués de la province Arc-en-Ciel, il était prévu autre chose…
- seulement une personne du comité de nomination était présente et les discernements n’avaient pas pu être tous faits.


Mais le résultat a tout de même été très bon ! Nous avons pu nous réunir tous ensemble pour un temps de prière et de célébration ; nous avons chanté le chant de la province, un chant pour la paix intitulé "Arc-en-Ciel" d’origine rwandaise, et proposé par Yves-Bertin Hirwa, le vice-coordinateur international qui accompagne la province Arc-en-Ciel.
Nous avons ensuite procédé à un temps pour définir les priorités de la province pour les quatre prochaines années.

Judex et Marie-France embarquent pour un deuxième mandat
Après un temps de discernement, ces propositions ont été votées par l’assemblée et nous sommes passés à l’élection pour la coordination de la province : Judex et Marie-France Violette ont été réélus pour un deuxième mandat !
Ensuite, deux vice-coordinatrices pour l’accompagnement des communautés de Madagascar ont été élues après un très bon travail de préparation de Bernadette (ancienne vice-coordinatrice et maintenant membre de l’équipe de nomination) : Madeleine Ravoqarisoa accompagnera les communautés de Manakara, Morondova et Antananarivo et Adeline Razafinirina accompagnera les communautés de Tuléar, Fianarantsoa et Ihosi.
Comme les discernements pour les vice-coordinateurs devant accompagner les communautés de Maurice n’avaient pas pu avoir lieu et que les personnes proposées n’étaient pas présentes, l’assemblée a décidé que ces élections seraient organisées à Maurice par les coordinateurs de province. Il y aura également à l'automne un discernement pour un vice-coordinateur pour les Seychelles.
Il était alors temps de célébrer et de fêter les nouveaux coordinateurs et vice-coordinatrices ! L’annonce a été faite pendant le repas qui a suivi.


 Une rencontre très sympathique a pu avoir lieu : à leur retour de Lourdes, les Malgaches sont passés par Paris et ont fait une visite surprise au secrétariat ! Ils sont montés jusqu’au troisième étage en chantant, ce qui a mis beaucoup d’animation !


mardi 29 mai 2012

Une nouvelle communauté en Malaisie !

Avec Cheryl et Soeur Bertha à Malacca

J’ai rencontré Sœur Bertha au pèlerinage de la province Couleurs d’Asie en Malaisie. C’est elle qui avait aidé au financement de cet événement en faisant travailler des femmes des bidonvilles avec lesquelles elle a vécu pendant 25 ans. J’avais été très impressionné par cette femme douce et pleine d’énergie ! J’ai été encore plus impressionné quand j’ai lu ce témoignage envoyé par Luisa Lowe, vice-coordinatrice provinciale. La SœurBertha, a beaucoup apprécié le pèlerinage auquel elle avait été invité pour qu’elle se rende compte de ce à quoi avait servi la collecte de fonds qu’elle avait faite, et à peine rentrée chez elle, elle a démarré une nouvelle communauté ! Ce n’est pas dit dans le témoignage de Luisa, mais j’imagine que les mamans qui sont dans cette nouvelle communauté sont celles qui, par leur travail, ont permis que le beau pèlerinage de Plentong ait lieu !

Ma belle amitié avec Sœur. Bertha a débuté en juillet 2011, lorsque 4 différentes organisations se sont réunies dans un projet commun de collecte de fonds. Parmi les nombreuses personnes qui ont participé à ce projet, il y avait Sœur Bertha qui a pu, grâce à Dieu, participer à la joie du pèlerinage de la province "Couleurs de l’Asie" à Plentong, Johor Bahru (Malaisie) du 9 au 12 février. Ce fut un beau pèlerinage dont on se souviendra longtemps.
A notre retour, Sœur Bertha a très vite voulu démarrer une communauté et elle m’a invitée à partager cette joie. Notre première réunion (apprendre à se connaître les uns les autres) a eu lieu chez la Sœur Bertha le 17 février. J'étais tellement heureuse que je n’ai pas hésité à faire les 50 kilomètres qui me séparent de là où habite Sœur Bertha. Comme je ne parle pas le tamoul, elle fut mon interprète ce jour là. Avant la réunion, j'avais parlé à Valerie pour l'informer et pour lui demander conseil car c’était pour moi la première fois que je voyais naître une nouvelle communauté. Apprendre à connaître mes nouveaux amis et écouter leurs témoignages m'a mise tout de suite très à l'aise. Ils étaient tous prêts à partager leur histoire. Lorsque notre réunion s'est terminée, j'ai été remplie de joie et de paix et j’ai rendu grâce à Dieu pour avoir été choisie d'être sa messagère de la joie. Nous nous sommes serré la main et nous nous sommes embrassés (c’était comme si nous nous connaissions depuis très longtemps) et nous avons choisi la date de la réunion suivante.
J'étais pleine de joie, et pendant le trajet de retour ce soir-là, je me disais : "Avec qui vais-je partager cette joie ?", "Devrais-je inviter quelqu'un à se joindre à moi pour la prochaine réunion, quelqu'un qui comprendrait / parlerait le tamoul, quelqu'un dont la vie serait également changée, quelqu'un à qui serait donnée l’opportunité d’animer un groupe de partage avec les parents ?" et j’ai aussitôt pensé à ma chère amie, Grace. Aussitôt rentrée chez moi, j’ai envoyé à Valerie une photo de la communauté, nous avons parlé de la réunion et partagé mes réflexions. Comme Valerie m’avait donné son accord, dès le lendemain j'appelais Grace pour l'inviter à la prochaine réunion : elle a été très heureuse de cette proposition et a tout de suite dit «oui».
Luisa et Valerie
La deuxième réunion a eu lieu le 25 mars et, comme prévu, Grace, avec Lucas, son fils handicapé, se sont joints à moi ce jour-là. Nous avons commencé la réunion par une prière et chaque personne a eu la possibilité de se joindre à ce temps de prière. Comme il s'agit d'un groupe inter-religieux, notre prière s’est adressée directement à Dieu. Grace a animé le groupe de partage des parents avec Sœur Bertha ; pendant ce temps, je suis restée avec les personnes ayant un handicap pour lesquels j’avais préparé des activités.
Sur le chemin du retour ce soir-là, Grace m’a partagé ses sentiments et je n'oublierai jamais ce qu’elle m’a dit, combien elle était heureuse d’être venue et d’avoir pu animer le groupe de partage des parents : "La vie n'est pas aussi mauvaise que je croyais", "Je suis tellement heureuse d'avoir rencontré ces nouveaux amis" et "je remercie Dieu de m'avoir choisi ». Notre réunion suivante a été fixée au 22 avril. Je peux dire que ce devait être notre première réunion officielle de la nouvelle communauté, baptisée Selayang : elle est composée de 2 parents (Vimala et Munimah qui sont des mamans), 2 sœurs (Abi et Nellamah), 1 grand-mère (Marysinama), 4 enfants handicapés (Manga, Veeteeveeran, Lavanyah et Mogana) et une amie (Sœur Bertha).
La communauté Selayang
J'avais parcouru avec Valerie le programme de la célébration et elle m’a dit qu’elle en avait parlé avec Anne-Marie qui était tout aussi excitée ! Quand j’ai reçu l’email de Anne-Marie, j'ai été si heureuse de me savoir soutenue par ses prières, fruits du partage de nos actions. Nous ne sommes jamais seuls ! Les confirmations que nous recevons sont donc rassurantes.
Il y eut de nombreux défis à affronter avant cette célébration :


- Mes filles ont des cours le dimanche et c’est toujours mon mari qui va les chercher. Quelques jours avant la célébration, il m'a dit qu'il devait partir pour son travail et qu'il ne pourrait pas le faire ; il m’a donc demandé d'aller chercher les filles à sa place. Je lui ai dit qu’il y avait cette célébration Foi et Lumière, mais s’il le fallait, je demanderai à changer la date. Il a dit que ce n’était pas nécessaire et que notre fils Joshua pourrait nous aider. Pourtant, Joshua travaille le dimanche, mais Dieu a mystérieusement fait le nécessaire, car ce dimanche là, Joshua n’a travaillé que jusqu'à 17 heures et a donc été en mesure d'assumer la tâche de son père et aller chercher ses sœurs après leurs cours.
- La veille de la célébration, Reena, qui avait auparavant confirmé vouloir se joindre à la célébration, m'a appelé pour dire que sa grand-mère était malade et ne pourrait donc pas venir.
- Quand j'ai appelé Grace le matin, elle était désolée car elle avait mal noté la date de la rencontre et elle avait pris des dispositions pour recevoir sa nièce à déjeuner.
- J'ai appelé Ursuline, une personne handicapée, qui m’a dit qu’elle ne pourrait pas non plus se joindre à nous car sa mère était malade et avait besoin d’elle à la maison.
Je me suis tournée vers Dieu et dit: "Mon Dieu, je laisse tout entre Tes mains, que Ta volonté soit faite". Quelques minutes plus tard Grace m’a rappelé pour me dire qu'elle avait réaménagé son calendrier avec sa nièce et qu’elle pourrait venir. «Dieu soit loué !».
La célébration a commencé par une prière de louange à Dieu pour ce merveilleux rassemblement inter-religieux. Chacun a pu louer Dieu à sa manière. Nous avons partagé les événements du mois passé, puis nous nous sommes réunis en petit groupes. Grace a animé le groupe des parents avec Sœur Bertha pendant qu'avec Lucas, j'animais les activités avec les personnes handicapées.
Au cours du partage des parents, on leur a demandé de partager leurs sentiments / pensées au temps de leur grossesse, comment elles se sont senties après avoir appris l'état de leur enfant et voici quelques extraits de leurs témoignages :
- Puisqu'il s'agit de notre fille, nous ne devrions pas l'abandonner, mais nous  ne voulions pas d’autres enfants pour mieux prendre soin d'elle. Mais maintenant, nous avons deux autres garçons, valides. Elle n'est pas si difficile après tout, car elle est en mesure de faire des choses que d’autres ne peuvent pas faire. Nous lui avons donné la responsabilité de réparer une petite échoppe que nous avons à l'entrée de notre maison.
- Malgré notre pauvreté et l’insistance de certains membres de la famille qui me poussaient à avorter, car cet enfant venait trop tôt après mon premier enfant, mon mari a insisté pour que nous gardions cet enfant que Dieu nous avait donné. Nous allons nous en sortir.
- Quand il était jeune, mon frère a été mordu par des voyous et il s'en est trouvé handicapé. Mes 2 sœurs (nous ne sommes pas toutes mariées) et moi vivons ensemble avec mon frère. Nous avons pris sur nous-mêmes pour prendre soin de lui car nos parents ne sont plus vivants. Il peut être parfois très agressif et nous n'avons pas d’autre choix que de l'enfermer à la maison quand nous allons au travail.
Pendant ce temps, j’ai demandé à nos amis handicapés de faire un dessin exprimant leurs sentiments. Ils ont ensuite été invités à s’exprimer en mots ou par gestes :
- Heureux d'être ici ! - Heureux d'avoir de nouveaux amis ! - J'aime bien venir ici et être parmi vous tous ! - Je suis heureux, j'ai été invité à venir ici aujourd'hui, j'ai maintenant de nouveaux amis (sœur de Mogana, notre amie handicapée) Ensuite, je leur ai appris le "Chant de bienvenue". Tous ont été heureux et ont tapé dans leurs mains. A leur tour, ils m’ont appris un chant indien, et nous nous sommes bien amusés. La chanson exprimait le sentiment de joie dans la connaissance de Dieu (d’après la traduction qu'on m'a donnée). Ça m’a fait venir les larmes aux yeux, en pensant que nos amis handicapés ne cessent de m'apprendre le sens de l'amour et la foi qu'ils ont en Dieu (peu importe qui est Dieu pour nous).
Notre prochaine rencontre aura lieu le 27mai, et je suis impatiente d’y aller !




mercredi 23 mai 2012

Choisis donc la vie !

La 4ème Grande Veillée pour la Vie a eu lieu le 22 mai à la cathédrale Notre-Dame de Paris (c'est à cette occasion que j'avais été invité à témoigner il y a deux ans). Elle avait pour thème « avec Marie, prions pour le respect de la vie humaine » et était présidée par le cardinal André Vingt-Trois en présence des évêques des huit diocèses d’Île-de-France.
La cathédrale était bien pleine, la foule était très recueillie et l’atmosphère très priante. Tous, nous avions à cœur de confier à Marie notre souhait de la protection de la vie, cette vie que Dieu nous a donnée, cette vie qui ne nous appartient pas, cette vie parfois si fragile que nous pouvons être tentés de détourner le regard, cette vie que nous célébrons dans nos communautés Foi et Lumière avec les plus petits.

Le Cardinal André Vingt-Trois a dit dans son homélie, en reprenant l’Évangile de Saint Jean (Jn 6, 28-29), qu’en réponse à la question "Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? ", il fallait croire en Dieu et en celui qu’Il a envoyé. Pas de programme politique, pas de réponse formelle en réponse à des prises de position trop souvent entendues dans ce pays ces derniers temps, mais une prise de position calme et forte qui m’a rappelé ce qu’avait répondu la bienheureuse Mère Térésa quand il lui fut demandé quelle était, selon elle, la première chose à changer dans l’Église. Sa réponse fut : "vous et moi ! " Avant de changer le monde, il faut en effet d’abord commencer par se changer soi-même. C’est pourquoi, nous avons été invités à dire une prière d’engagement que je vous invite à reprendre à votre compte. En effet, dans nos communautés Foi et Lumière, en "étant avec" plutôt qu’en "faisant pour", nous répondons bien à l’invitation du Cardinal André Vingt-Trois.
Dieu très bon, me confiant à l’intercession de la Vierge Marie, porté dans la communion de ton Église, je m’engage à garder tes commandements. Je m’engage à mettre en œuvre l’Évangile de la vie en chacun de mes actes : par l’accueil inconditionnel de tout être humain, dès sa conception et jusqu’à sa mort ; par un regard sans concupiscence sur les autres ; par le respect du mariage tel que Tu en as fait le don aux hommes ; par l’attention à mes paroles et à mes gestes pour me garder de tout mépris ou jugement ; par le service des plus fragiles et la reconnaissance de leur haute dignité.
Je m’engage à un effort continu pour chercher à connaître et à comprendre le discernement de ton Église sur les pouvoirs que l’humanité acquiert et pour m’y conformer.
Seigneur, Dieu créateur et rédempteur, je connais ma faiblesse. Je te rends grâce pour le don de l’Esprit-Saint qui me permet de reconnaître l’Évangile de la vie. Que cet Esprit me soutienne dans les choix qui se présenteront à moi au long des années. Qu’Il m’aide à grandir dans la confiance dans le jugement de l’Église. Qu’Il transforme mon cœur de pierre en cœur de chair.

mardi 22 mai 2012

Lourdes, le retour !


J’écris ces lignes dans le train qui me ramène de Lourdes où j’ai participé à un grand pèlerinage ! Nous étions 1400 messagers de la joie, venus des deux provinces de France Entre Deux Mers et de France Centre, mais aussi de la province Arc-en-Ciel, du Liban et de Corée, et je suis comblé de joie ! La joie d’avoir retrouvé tant d’amis et de reprendre les échanges comme si nous nous étions quittés la veille, la joie de découvrir de nouveaux amis, de rencontrer ceux dont le visage rayonnait de venir à Lourdes pour la première fois, la joie de voir Jean Vanier, venu parmi nous pour fêter notre quarantième anniversaire, la joie de savoir qu’au même moment, d’autres pèlerins vivaient des événements tout aussi joyeux à Lisieux, à Paray-le-Monial et à Saint Maurice (Suisse).

J'ai essayé, moi aussi, d'être un bon messager de la joie, aussi bon que tous ceux que j'ai rencontrés ! Et ce message a été bien transmis :
- aux pèlerins qui étaient à Lourdes pour le week-end de l'Ascension, dont beaucoup ont dû être touchés par notre présence ; c'est plus facile d'être visibles avec des beaux ponchos de couleur dans la ville quand il n’y a "que 1400" pèlerins Foi et Lumière, alors qu’en 2001 nous étions 16000 ! A l'époque, la ville était entièrement mobilisée pour accueillir Foi et Lumière !
- à Monseigneur Nicolas Brouwet, le jeune évêque de Tarbes et Lourdes (il n’avait pas 10 ans quand le premier pèlerinage a été organisé en 1971), que j'ai vu saluer de nombreuses personnes dans la salle Sainte Bernadette avant la cérémonie d'ouverture ; il a parlé avec chaleur et amitié et j'ai bien senti dans ses paroles que Foi et Lumière faisait partie de la famille de Lourdes !
- à Monseigneur Stanislas Lalanne, évêque de Coutances et Avranche, venu accompagner les communautés de son diocèse (comme Monseigneur Thierry Brac de la Perrière, évêque de Nevers, et Monseigneur Alain Planet, évêque de Carcassonne-Narbonne) qui nous a dit que c'était pour lui une première que d'assister à un grand rassemblement Foi et Lumière, et qu'il repartirait avec ce trésor reçu de nous !

J'ai été heureux de côtoyer mes amis de l'Océan Indien, du Liban et de Corée qui étaient très heureux d'être parmi nous ; nous avons pu faire une bonne assemblée provinciale avec toute l'équipe des pays de l'Océan Indien, leur première assemblée provinciale !

Je suis malheureusement parti avant la fin – c’est un déchirement de partir quand on voit une telle joie vécue – et j’espère que les journées du samedi après-midi et du dimanche ont été appréciées, que la présence de Jean, très attendue, a permis de redonner de l'enthousiasme à tous ! Je sais que Madeleine, de Madagascar, devait donner un témoignage et je suis certain (la connaissant) qu'il a du être très émouvant !

Une grand merci à Michel et Sabine, à Jean-Régis et André, les coordinateurs des deux provinces accueillantes (très accueillantes) ! De tels événements demandent beaucoup d'énergie et de travail pour les préparer et ils ont certainement bien mérité de se reposer… un peu ! Ces pèlerinages ne sont en effet pas une fin en soi et ils doivent être - comme en 1971 - le démarrage de quelque chose de grand, qui nous dépasse, si nous nous mettons dans les bras de Marie (comme les deux plans inclinés devant la basilique, ainsi que le disait Mgr Nicolas Brouwet) et dans le souffle de l'Esprit (c’est bientôt la Pentecôte !), un événement fondateur !

mercredi 16 mai 2012

Tous intouchables ?

 Venus présenter (à l'invitation de l'Arche en France) leur appel à s’engager à faire du handicap une clé d’une société plus fraternelle, appel intitulé "Tous Intouchables ?" (Bayard), Philippe Pozzo di Borgo, Laurent de Cherisey et Jean Vanier ont eu des mots très forts pour dire leur témoignage. Philippe Pozzo di Borgo a notamment fait une très belle intervention pour parler de la solitude, de la force du silence, de la manière de vivre le temps présent et de la souffrance ; Laurent de Cherisey a dit ce qu'était "Simon de Cyrène", devenu nécessaire car les progrès des services d'urgence permettent, dans une socité "post-moderne", de sauver beaucoup de vies, mais des vies qui deviennent très fragiles. Les vies partagées en communauté, comme à l'Arche, permettent de recréer du lien et de l'amitié ; Jean Vanier a dit combien la proximité avec les personnes fragiles redonnent de la structure à la société.
Ils ont été ensuite très vite éclipsés par l’arrivée tonitruante d’Omar Sy, qui a rejoint sur la scène Abdel, son modèle dans le film ! Et ce fut le début d’une fête comme on en voit rarement !

vendredi 4 mai 2012

Trois petits secrets à Fátima

Du 28 avril au 1 mai, à Fátima, nous étions 180 pèlerins, venus du Portugal, du Brésil, d’Italie, d’Espagne et de France pour fêter le quarantième anniversaire de Foi et Lumière.
Alice avait beaucoup travaillé avec toute son équipe projet pour que tout se passe bien, et tout a été pour le mieux !  Le thème du pèlerinage était bien entendu ₺Messagers de la Joie₺, mais chaque jour, une phrase de l’Évangile du jour donnait le ton. Et la Providence a voulu que les Évangiles lus pendant le pèlerinage fassent référence au Bon Pasteur ! Car nous étions dans le pays de Francesco, Jacinta et Lúcia, les trois petits bergers de Fátima !

Nous étions quatre à être venus de France : il y avait Isabelle et Julie, qui m’accompagnaient pour la première fois à un pèlerinage des 40 ans, et Corinne Chatain. De l’accueil à l’aéroport de Lisbonne où nous étions attendus par Isabel jusqu’au retour où Adel, le mari d’Alice nous a raccompagnés, nous avons rencontré beaucoup de joie, une joie communicative, que chacun a pu donner et recevoir ! Il y aurait tant de choses à raconter… tout était très beau ! La célébration d’accueil, les groupes de partage, le lavement des pieds, la visite de Mgr  António Marcelino, évêque émérite d'Aveiro, la célébration de pardon, le chemin de lumière à Valinhos, la grande fête des messagers de la joie, les célébrations au sanctuaire (chapelet et messe du 1 mai), la célébration d’envoi, tout aurait mérité d’être raconté dans le détail ! J’ai choisi de ne dire que trois petites choses qui m’ont particulièrement touché, trois petits secrets reçus à Fátima que je vous partage ici :
1) Le premier jour, tous les pèlerins sont sortis en ville, avec leurs ponchos multicolores, pour une manifestation, oui mais une manifestation de joie ! Banderole en tête disant ₺COMEMORAÇÃO DOS 40 ANOS DO MOVIMENTO FÉ E LUZ₺, nous marchions avec nos messages de joie qui ont été distribués aux passants, dans la rue ou dans les magasins ! Notre joie était si forte que nous ne pouvions pas la garder pour nous, il fallait la faire connaître et ce fut très touchant de voir ces messages distribués qui ont toujours été reçus d'abord avec curiosité, puis avec le sourire !


2) Pendant la fête du lundi soir, une communauté portugaise nous a présenté un mime qui m’a paru excellent car il montrait bien ce qu'est la mission de Foi et Lumière. Une dizaine de personnes vêtues de sombre, masquées et gantées marchaient sans se regarder, perdues dans leur solitude ; pendant ce temps, une jeune fille trisomique, très souriante jouait avec un ballon. Et petit à petit, les gants et les masques sont tombés, et la joie qui avait son origine dans la personne handicapée a rejoint chacun dans son enfermement ! Est-ce que le terme ₺Plus jamais seuls₺ ne s’appliquerait pas aussi à nous tous, personnes dites ₺valides₺ ? Est-ce que, plutôt que de vouloir montrer le chemin aux personnes handicapées, nous ne devrions pas plutôt nous laisser entraîner par elles sur le chemin de la joie ? ₺Être avec₺ plutôt que ₺faire pour₺, c’est peut-être plus facile à dire qu’à faire ??
3) Pendant ces quatre jours, nous étions 180 venant de 5 pays différents, parlant 4 langues différentes, mais je n’ai jamais senti que quiconque avait été laissé de côté, que le miracle des langues avait eu lieu pour que chacun puisse se comprendre (Julie s'est fait beaucoup d'amis sans se préoccuper de la langue que parlait chacun), que tous ont participé de manière active et avec beaucoup de joie dans le cœur. Je pense en particulier à Dolores qui a participé aussi à sa manière au pèlerinage : même si elle ne parle pas, même si sa fragilité extrême l’a privée avec sa maman de quelques activités, elle a vraiment été le signe que notre amitié doit se fonder sur l’attention et la communion avec le plus petit.







Merci beaucoup Alice et tous dans la Province Luzitana, ce pèlerinage portera beaucoup de fruits, il fut vraiment un événement fondateur pour le futur ! Nossa Senhora de Fátima veille sur vous !

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