jeudi 29 novembre 2012

Un beau cadeau de mariage !

Ombline et Aurélie
Ombline et Aurélie sont deux sœurs jumelles. Ombline souffre d’un handicap mental et ne peut pas partager avec sa sœur toutes les joies et les complicités que connaissent habituellement des soeurs jumelles… Mais elles connaissent la joie de participer ensemble à la vie d’une communauté Foi et Lumière dans la région parisienne.

Et puis un jour, Aurélie a rencontré Sébastien… et l’amour a grandi entre eux jusqu’à devenir un projet de mariage ! Aurélie aime beaucoup la vie de la communauté Foi et Lumière où elle est heureuse de participer avec Ombline et elle a eu très envie de faire connaître cela à son fiancé. Et Sébastien a rencontré Ombline et il est allé lui aussi aux rencontres de la communauté !

C’est ainsi qu’a germé l’idée d’ajouter à la liste des cadeaux attendus sur la "liste de mariage", un item un peu particulier… Au milieu des couverts, des assiettes et de tout ce dont de jeunes mariés ont besoin pour démarrer leur vie commune, Aurélie et Sébastien ont ajouté un paragraphe sur Foi et Lumière où ils expliquaient en quoi consistait le mouvement et il était proposé de faire un don. C’était aussi pour eux une bonne occasion de faire découvrir Foi et Lumière à la famille et aux amis de Sébastien.

Et ça a bien marché ! Le chèque que nous avons reçu au secrétariat montre que cette belle et généreuse initiative a été bien comprise : les familles et les amis ont bien répondu à l’appel et ont voulu ainsi manifester que le jour du mariage d’Aurélie et de Sébastien, c’était aussi un jour de fête pour Ombline et tous ceux qui, comme elle, vivent la joie de l’amitié et de la rencontre dans une communauté Foi et Lumière !

Aurélie et Sébastien, je vous remercie très chaleureusement ! Je vous souhaite mille vœux de bonheur !


Aurélie rayonnante dans sa belle robe !

lundi 26 novembre 2012

Que les communautés sont belles au Zimbabwe !

Un très beau flamboyant !
Sur le chemin du retour du Cap, j’ai passé trois jours au Zimbabwe : cela faisait cinq ans que je n’étais pas venu dans ce beau pays ! Ces trois journées furent très denses et riches en rencontres !

Je fus accueilli à mon arrivée par le Père David Harold Barry, sj, et par Remedio (Rem) Fernandes. C’était très touchant de voir ensemble les deux personnes qui, à la suite d’une visite de Jean Vanier en 1982, avaient pris l’initiative de démarrer Foi et Lumière au Zimbabwe ; j’ai même eu le privilège de voir le lieu (la maison de Rem et Ann) où avait eu lieu la première réunion de fondation ! A la suite de cette réunion, comme le rappelle Marie-Hélène dans son livre (page 281), le Père David s’est émerveillé : « A la fin de la rencontre, nous nous sommes regardés les uns les autres avec grand étonnement de ce que nous venions de découvrir… C’était littéralement comme un trésor caché dans un champ. » Depuis 30 ans, Foi et Lumière a vécu au Zimbabwe, avec ses joies et ses peines, ses réussites et ses échecs, mais toujours une équipe solide a pu accompagner les communautés. J’ai eu la joie de rencontrer les piliers de cette équipe si dévouée : le Père David, toujours présent, Elinata (à Bulawayo), coordinatrice de la province Afrique Capricorne, Artkin Muwishi, qui, même s’il a déménagé de Kwekwe jusqu’à Zwishavane, continue de porter la flamme de Foi et Lumière dans son cœur, Lorraine (à Kwekwe) et Time Baluwa (à Harare). Tous portent le souci d’entretenir la petite semence, d’en prendre soin, de la faire grandir jusqu’à ce qu’elle ressemble aux beaux flamboyants dont les fleurs illuminent les paysages du Zimbabwe en cette saison. Et ils vont y arriver car leur foi est au moins aussi grande qu’une graine de moutarde… et un jour les oiseaux viendront faire leur nid dans ces beaux flamboyants !
La communauté de Chitungwiza
Une maman et son fils


Le premier jour, nous sommes allés voir la communauté de Chitungwiza, à côté de Harare : un mardi matin, le rendez-vous avait été fixé à 11 heures… je m’attendais à ne voir qu’une poignée de personnes… mais Mai Mutara and Leonard Chipeperengo avaient réuni une bonne cinquantaine de personnes qui nous accueillirent merveilleusement, à l’africaine, avec des chants et des danses ! Cette communauté fait partie de celles qui, pendant les années difficiles que ce pays a vécues, ont continué à se réunir ! Même s’ils n’avaient plus de nouvelles, plus de carnet de route, ils avaient toujours la réunion mensuelle, cette réunion qui fait tant de bien à tous !! 
Tabeth et sa grand-mère
Ensuite, nous sommes allés rendre visite à Tabeth, une jeune fille de 19 ans, qui vit avec sa grand-mère. Tabeth n’a pas de handicap mental, mais elle est en fauteuil roulant (obtenu grâce à Foi et Lumière) et ne peut plus aller à l’école… Ses parents sont morts et elle n’a pas d’autre famille que sa grand-mère… Le quatrième temps permet à Tabeth de recevoir des visites : c’est très important, c’est vital, de conserver des liens d’amitié entre les rencontres. Aller à la rencontre des personnes handicapées isolées ne doit pas se faire qu’une fois par mois ! Et puis, même s’il ne s’agit pas de handicap mental, il faut le faire aussi, on ne doit pas faire ce genre de ségrégation !
Chez Tobias
L’après-midi, nous sommes allés de l’autre côté de Harare, chez Tobias Chindime, voir des membres de la communauté Batanai Mabvuku. Là aussi, j’ai vu beaucoup de joie et ce fut une belle rencontre. Tobias, vice-coordinateur provincial, m’a dit comment allaient les 5 communautés qu’il accompagne (au passage, encore une fois, j’ai eu la confirmation qu’un bon accompagnement, c’est une visite à chaque communauté une fois par trimestre…) ; de plus, il y a une nouvelle communauté qui démarre et une autre, plus ancienne, qu’il essaie de faire redémarrer !





Artkin 
Le lendemain, grande journée à Kwekwe. Cette ville est à plus de 200 kilomètres de Harare, mais c’était l’occasion de retrouver Artkin et Lorraine ! Kwekwe a été le lieu où 167 personnes des communautés du Zimbabwe se sont retrouvées en septembre pour fêter les quarante ans de Foi et Lumière. Et le souvenir de ce grand et bel événement était encore dans les cœurs, il redonnera certainement beaucoup de vie et d’élan ! Chez Selina Mazhindu, nous avons chanté, dansé et fait la fête avec ceux que j’avais déjà rencontrés il y a cinq ans. Nous avons aussi eu le temps de faire une petite réunion de "travail" avec le Père David, Time, Artkin et Lorraine : organisation de la prochaine réunion de la province, prise en compte de besoins de communication, de formation…
Et puis, c’était déjà l’heure de repartir, Harare est à plus de trois heures de route !

On est bien à l'Arche !
Le troisième jour, nous sommes allés rendre visite à l’Arche de Harare, dans le quartier de Waterfalls : j’y ai reçu un très bon accueil, le Père David a célébré la messe et nous avons pris le repas avec la communauté.
Florence et sa fille
L’après-midi, nous sommes allés chez Florence Kabaydondo, coordinatrice de la communauté de Kudakwashe, où sept personnes étaient là pour nous accueillir. J’ai été frappé par la belle manière dont cette communauté vit l’œcuménisme : il y avait trois mamans présentes, dont Florence qui est anglicane, les deux autres étant catholique et méthodiste. Les réunions sont organisées dans la paroisse catholique, car il n’est pas possible de le faire dans la paroisse anglicane pour deux raisons : crainte de prosélytisme et à cause de la confusion qui règne depuis l’entrée en dissidence de Norbert Kunonga (qui a fondé l’Église de la province du Zimbabwe début 2008 et a récupéré tous les lieux de culte !) L’Église anglicane se réunit "sous les arbres" alors que les églises sont quasiment vides… Mais le 19 novembre, la cour suprême du Zimbabwe a finalement ordonné la restitution des biens et propriétés de l’Église anglicane…
Nous les avons encouragés à faire les réunions alternativement dans chacune des paroisses, cela devrait permettre à la communauté d’être plus visible. A cette réunion, Bothwell, un jeune homme ayant un handicap mental qui prenait beaucoup de notes de tout ce qui se disait, m’a demandé si Foi et Lumière pouvait l’aider à monter un petit commerce ? Je lui ai dit que ce n’était pas dans notre mission, que nous ne faisions qu’encourager les personnes comme lui à sortir de leur isolement, à créer des liens d’amitié… et que ce premier pas était certainement le plus difficile à faire. Le deuxième, c’est celui qu’il peut faire lui-même, avec l’aide de ses amis. Ce genre de propos n’est jamais facile à tenir, quand on voit l’extrême pauvreté des membres des communautés des pays comme le Zimbabwe, mais Florence est venue à mon aide, et elle a parlé aussi à Bothwell : elle lui a dit qu’avant de connaître Foi et Lumière, elle pleurait tout le temps à cause de sa fille handicapée, et que maintenant qu’elle pouvait partager avec d’autres dans sa communauté, elle a retrouvé la joie de vivre et qu’elle peut maintenant aider d’autres à retrouver ce sourire qu’elle avait perdu !

Et puis il fallait déjà repartir… je ne sais pas si ma visite a pu faire du bien à Foi et Lumière au Zimbabwe, en tout cas, je remercie le Père David et tous ceux que j’ai rencontrés dans ce si beau pays pour leur accueil chaleureux et le temps qu’ils ont donné pour m’accompagner dans toutes ces rencontres… je suis allé à la rencontre de communautés, je leur ai dit que pour moi, c’était important de connaître ce qui se passe à l’intérieur de leurs communautés, que ça me faisait du bien de voir comme ils vivaient, malgré toutes les difficultés, magnifiquement l’esprit de Foi et Lumière ! Et comme je leur ai dit en partant, je suis venu au Zimbabwe en 2002, en 2007, en 2012, j’espère revenir avant 2017 !!

Les photos

mardi 20 novembre 2012

De belles rencontres autour du Cap

Table Mountain domine la ville du Cap
A l’occasion du pèlerinage organisé par l’Afrique du Sud à Fish Hoek, j’ai eu l’occasion de faire de très belles rencontres !

The Vine Community
 Il y a onze ans, fin 2001, j’étais venu pour la première fois dans ce beau pays, et j’y avais rencontré un groupe de parents, très soucieux de l’avenir de leurs enfants ; ils avaient en tête de démarrer l’Arche. Cette réunion a été organisée dans un café et je me souviens avoir tenté de répondre aux nombreuses questions du mieux que je pouvais, car je ne savais pas bien moi-même comment il fallait s’y prendre… Mais je les avais fortement encouragés à se lancer dans l’aventure : avec beaucoup d’efforts et de travail, ils arriveraient certainement à quelque chose, et même si le projet d’Arche ne débouchait pas, il y aurait certainement de beaux fruits à l’arrivée.
Deux ans plus tard, Jean Vanier est venu au Zimbabwe et en Afrique du Sud. Pendant son séjour au Cap, il a été logé dans une maison du quartier de Constantia, au sud de la ville du Cap ; cette maison était celle qui devait abriter ce projet, et je suis sur qu’il a été également interrogé comme moi et qu’il a certainement beaucoup mieux répondu que moi ! Si bien qu’un foyer, baptisé "The Vine Community", a ouvert dans cette maison le 15 mai 2004 ! La vigne fait référence à la Vigne citée dans l’Évangile de Jean, mais aussi aux très beaux vignobles qui entourent le foyer… Constantia est réputé pour ses bons vins (que j’ai pu déguster) !

Foi et Lumière visite the Vine Community
Cette année, j’ai moi-même été hébergé pendant deux nuits dans cette maison… elle accueille aujourd’hui huit personnes ayant un handicap mental ! Quatre filles logées au rez-de-chaussée et quatre garçons logés au premier ; les repas sont pris en commun et deux personnes, Daleen et Janette, sont présentes dans la maison pour assurer une ambiance familiale, aider chacun des résidents à grandir humainement et spirituellement. De plus, les voisins directs (Dave Price et sa femme, ceux qui ont eu la très grande générosité d’offrir cette maison pour pouvoir réaliser ce projet !) sont également très présents pour des activités, comme celle d’emmener chaque matin à 6h45 les résidents sur leur lieu de travail ou d’activité (les transports en commun locaux ne leur permettent pas d’y aller seuls) et les ramener l'après-midi. J’ai été accueilli merveilleusement par tous et je me suis senti comme un membre de cette belle famille ! Je leur ai dit que ce foyer me rappelait la Maison Saint Joseph de Versailles, là où se trouve Julie, et qu’il fallait qu’ils puissent communiquer entre eux ! Taryn, Paul, Christopher, Johanna, Nicholas, Sven, Janine et Jenny, vous avez des amis qui vous attendent en France !

 Ce café, où a eu lieu notre réunion il y a 11 ans, appartenait à Dave et Liz Barnes ; ils l’ont revendu depuis et j’ai revu aussi Dave et Liz cette année… Dave est maintenant le directeur du Westlake United Church Trust (WUCT), créé par six églises chrétiennes dans le village de Westlake. 650 maisons ont été construites pour y loger les habitants d’un bidonville (7 à 8000 personnes), et il était très important que ces habitants soient accompagnés dans différents domaines.
Le village est très enclavé, coincé entre la grande prison de Pollsmoor, le très fameux Westlake Golf Club, un grand centre commercial, et les moyens de transport ne sont pas très commodes : il a fallu prévoir une école pour les enfants, puis un collège a été construit sur un terrain cédé par la prison. Des cours pour adultes existent également.
Des ateliers ont été créés pour que ceux et celles qui veulent développer leurs entreprises d’artisanat aient toutes les facilités nécessaires.
Dave Barnes et Beverley Squires
Des visites sont organisées régulièrement pour aider les uns et les autres pour diverses tâches quotidiennes : prise de médicaments (le taux de personnes séropositives est de 30 %), rédaction de documents administratifs…
Dave Barnes m’a fait visiter quelques uns des ateliers et l’école primaire (deux cents enfants étaient présents, tous très attentifs et pleins de joie…)
J’ai été émerveillé de cet engagement  auprès des plus pauvres : leur vision est d’être au service de la communauté de Westlake en témoins de l’amour de Jésus-Christ. Jean Vanier raconte souvent ce qu’on lui avait dit alors qu’il effectuait le trajet de l’aéroport de Santiago du Chili vers la ville : « A gauche, il y a le grand bidonville de Santiago et à droite, il y a les maisons riches défendues par la police et les militaires. Et personne ne travers cette route. » En Afrique du Sud, j’ai vu des hommes et des femmes qui construisent des ponts au dessus de cette route et j’ai été le témoin qu’ils faisaient grandir le Royaume de Dieu ! Merci Dave et Liz !


Le Cap de Bonne Espérance
 J’ai eu aussi l’occasion de pouvoir admirer les merveilles de Dieu dans la nature ! La région de Cape Town est une des plus belles du monde et de la ville du Cap au nord, dominée par la magnifique "Table Mountain" et bordée par de très belles plages, jusqu’au Cap de Bonne Espérance au sud (lieu mythique), j’ai pu louer Dieu pour ses merveilles !

D'autres belles images (Vine Community et WUCT)
et encore d'autres (la péninsule du Cap)

lundi 19 novembre 2012

Fermez le ban !

Le rideau est tombé le 10 novembre 2012 à Fish Hoek, près de la ville du Cap en Afrique du Sud. Le dernier pèlerinage organisé à l’occasion des 40 ans de Foi et Lumière a clos près de deux années de célébrations aux quatre coins du monde ! Une cinquantaine de fois, des messagers de la joie se sont rassemblés, en pays ou en provinces, pour rendre grâce pour le cadeau qui nous a été fait en 1971 à Lourdes ! Une cinquantaine de fois, nous avons fait connaître notre message de joie : « oui, l’amitié et la communion avec les personnes ayant un handicap mental sont des sources de grande joie ! Venez et voyez combien les plus petits sont ceux qui nous amènent à Jésus dont ils sont si proches ». Une cinquantaine de fois, de superbes gâteaux d’anniversaire ont été préparés avec soin, tous très bons, tous très beaux ! Une cinquantaine de fois, notre chant des "Messagers de la Joie" a été entonné !

Deux belles messagères de la joie !
Mais il faut bien s’arrêter un jour… et ce jour là, près de cent personnes étaient réunies pour cette dernière grande fête. Il y avait des membres des 5 communautés d’Afrique du Sud (de la ville du Cap et de Johannesburg), qu’Elinata, la coordinatrice de la province Afrique Capricorne, avait rejoints depuis Bulawayo, au Zimbabwe. Il y avait aussi des personnes invitées pour aider, pour découvrir la beauté de nos communautés. Le programme était très dense : jeux, chants et danses (voir la video), quelques discours, prière, repas, liturgie…

 Le repas s’est terminé par la dégustation d’un grand gâteau, décoré de la couverture de notre dernier carnet de route : un carnet de route qui s’est révélé excellent et très nourrissant !
Le gâteau d'anniversaire !

Le temps de liturgie était centré sur deux symboles : la fraction du pain, introduit par l’Évangile des Pèlerins d’Emmaüs, et une onction d’huile sur le front de chacun accompagnée par une parole de bénédiction.

Super jambee
Enfin, et ce fut le clou de cette belle journée, nous avons été initiés au rythme des tambours et des percussions africains ! Un animateur est arrivé, en moins d’une heure, à nous faire jouer comme si nous avions fait ça toute notre vie ! Huit minutes de folie, où chacun, quelque soit son handicap, a pu entrer dans une grande communion, huit minutes où nous étions tous à l’unisson, insensibles à nos différences !

Merci Bev !
Merci à Bev et à toute l’équipe qui a préparé et animé cette journée, vous avez été excellents et la "drumming session" finale restera dans les annales, une session qui a fait beaucoup de bruit comme si nous voulions être entendus jusqu’au bout de la terre : « Tous ensemble, nous pouvons faire des choses extraordinaires dès lors que chacun est accepté tel qu’il est ! Tous ensemble, nous voulons vous faire connaître notre message de joie ! Tous ensemble, nous allons poursuivre l’aventure pour encore 40 ans et bien plus encore ! "


Et ici les photos

mercredi 7 novembre 2012

Foi et Lumière témoin de Jésus-Christ en Afrique aujourd'hui

Foi et Lumière a été invité par le Conseil Pontifical pour les Laïcs à assister au Congrès Panafricain des laïcs catholiques qui s'est tenu à Yaoundé du 4 au 9 septembre. Le thème de ce Congrés était : "Être témoins de Jésus-Christ en Afrique aujourd'hui", et il était bon que Foi et Lumière soit représenté, car nos petites communautés dans ce beau continent sont de vrais témoins de Jésus ! Elles vivent de manière très belle et avec une pauvreté de moyens extrême une vie de communion et d'amitié entre les personnes ayant un handicap mental, leurs familles et leurs amis. Elles peuvent témoigner en vérité que de la souffrance, peut naître une grande joie, une joie qui prend sa source en Jésus. Les meilleurs messagers de la joie sont peut-être en Afrique ??
La soeur Anne-Marie Ngono nous a tous représentés à ce congrés ; voici le rapport qu'elle m'a envoyé. Je la remercie bien chaleureusement, sa présence a été très utile !
Le congrés s'est achevé le 9 septembre, veille de son anniversaire... elle a remarqué, toute fière, que c'était également le jour de l'anniversaire de Jean Vanier !

La Soeur Anne-Marie, au premier rang.

J’ai assisté au Congrès Panafricain de Yaoundé, mais je n'ai pas pu suivre tous les travaux de bout en bout pour des raisons de santé. A présent, je suis dans un monastère dans la banlieue de Yaoundé pour me reposer.
Le thème de ce Congrès Panafricain des Laïcs Catholiques était : "Etre témoins de Jésus-Christ en Afrique aujourd'hui". Nous avions pour modèles les Saints Martyrs de l'Ouganda : Saint Charles Lwanga et ses compagnons, qui ont versé leur sang pour la foi en Jésus-Christ, et c'est grâce à ce sang des martyrs qu'a jailli le peuple immense des croyants africains aujourd'hui ; ils ont témoigné de leur foi en Jésus-Christ, et nous aujourd'hui, quelle est notre façon de témoigner de Jésus-Christ en Afrique et partout dans le monde ?
Le Cardinal Stanislas RYLKO, Président du Conseil Pontifical pour les Laïcs, en ouvrant les travaux du congrès, a exalté le nombre des baptisés africains qui est passé en un siècle de 2 à 180 millions. Il voit le rôle immense et encourageant que jouent les très nombreux catéchistes, car ils sont des témoins vivants et directs au sein de la société, ils sont un très grand trait d'union entre le clergé, les religieux et le monde. Il a souhaité que ce Congrès puisse ouvrir et réveiller l'esprit de co-responsabilité et d'engagement chez les laïcs pour relever les nombreux défis tels que la pauvreté, les guerres et autres maux qui minent l'Afrique.
Pendant le Congrès, le Cardinal Stanislas a dit qu’il voyait les laïcs africains comme les Apôtres réunis au Cénacle avec la Vierge Marie que nous nommons "Notre Dame d'Afrique, Reine de la paix et Étoile de la nouvelle évangélisation" : "Vous serez mes témoins jusqu'aux extrémités de la terre" nous dit Jésus aujourd’hui.
Saint Charles Lwanga et ses Compagnons nous accompagnent avec tant d'autres grands missionnaires qui ont œuvré dans ce continent.
Soyez renouvelés dans la foi comme de vrais serviteurs, ranimés d'espérance et d'amour.
N'ayez pas peur, Dieu est présent au milieu de vous, malgré les nombreuses sectes, vous devez être d'authentiques serviteurs de l'espérance.
Cette exhortation, "N'ayez pas peur", le Cardinal Christian TUMI du Cameroun l’a redite dans son homélie de la messe de clôture le 9 Septembre en la Basilique Marie Reine des Apôtres à Mvolyié : "Etre témoin c'est être martyr, le chrétien ne doit pas avoir peur, soyez des témoins courageux comme l'ont été les martyrs de l'Ouganda que nous vénérons aujourd'hui".
Un point important est aussi celui de la formation des laïcs africains pour qu'à leur tour ils puissent exercer cette tâche éducative qui n'est pas une tâche aisée, car le serviteur n'est pas plus grand que son maître. L'exemple de Notre Seigneur Jésus-Christ nous montre qu’il y a beaucoup de contradictions et autres embûches auxquelles nous serons confrontés si nous ne mettons pas de l'ordre moral dans notre milieu de vie.
Les laïcs catholiques africains sont appelés à défendre la personne humaine, c'est-à-dire ses droits et ses devoirs, pour cela il lui faut un discernement fort et clair, entre le bien et le mal.
Suite à la formation des laïcs qui se fait en paroisse, en famille, la paroisse doit être soutenue par les laïcs dans les communautés catholiques de base, c'est ce que nous appelons les C.C.B.
Monseigneur ATANGA, Président de la Conférence Episcopale du Cameroun est intervienu en action de grâce pour le don de la foi dont l'Afrique jouit, il a surtout orienté son propos en direction des jeunes qui sont un don pour l'Afrique, quand nous voyons nos églises bondées de jeunes et surtout de jeunes engagés et qui ont besoin de repères. C'est ainsi que le laïcat africain doit s'appuyer sur sa jeunesse, l’avenir de l’Église de demain.
Allez vous aussi à ma vigne dit le Seigneur. Notre Seigneur attend la réponse quand il demande "Qui enverrai-je" ? La réponse est la suivante : "Me voici Seigneur, envoie-moi". Enfin, le Nonce Apostolique a exhorté à l'unité ecclésiale, celle qui naît de l'amour.

En résumé, le Congrès Panafricain des Laïcs Catholiques de Yaoundé a accueilli 300 participants venus de tous les pays d'Afrique et de Madagascar, 6 Cardinaux, 40 Associations parmi lesquelles Foi et Lumière était représentée par votre humble servante Sœur Anne-Marie NGONO, car aux appels des associations, j'étais la seule déléguée de Foi et Lumière à me lever.
Le mot de fin d'un représentant des Laïcs Catholiques était de
revendiquer pour l'Afrique le titre de continent de l'espérance, comme le dit le Prophète Jérémie : " Ne dis pas : 'Je ne suis qu'un enfant !' tu diras tout ce que je t'ordonnerai.". (Jr 1, 7)
J'ai pu avoir des contacts avec le responsable d'une association "Groupe Cana" qui était surpris de savoir que Foi et Lumière existe au Cameroun ! Il m'a promis de nous aider à travers les médias puisque c'est eux qui gèrent la Radio Catholique qui est dans l'Archidiocèse de Yaoundé. Je le ferai pour mieux faire connaître Foi et Lumière par les ondes.

 

mardi 6 novembre 2012

Un cri de joie en Guyane : "la communauté a été reconnue !"

Un cri de joie : "nous sommes reconnus !"

Le Conseil d'Administration a reconnu récemment la communauté "Cris de Joie" en Guyane. Cette communauté est bien isolée et n'est pas encore rattachée à une province... elle est très belle, pleine de joie (comme son nom de baptême le dit, elle explose de joie !), et elle ne manque pas de projets ! Cette reconnaissance les a comblés et ils sont maintenant fiers de faire partie de notre grande famille internationale. Stéfanie, la coordinatrice par intérim (en attendant que des élections soient organisées) a écrit ce texte pour nous dire comment ils ont vécu depuis leurs débuts jusqu'à la visite de Loïc et Isabelle Lainé et leur reconnaissance. Merci Stéfanie, ton témoignage est très beau, nos prières vous accompagnent ! A bientôt !
"Pour reprendre les termes de notre fondatrice G.N., « le commencement de Foi et Lumière en Guyane [résulte de] la persévérance, la prière, le jeûne et des sacrifices.»
 Tout a commencé en 2008 quand quelques familles de handicapés mentaux et des amis sympathisants décident, après deux tentatives infructueuses avec le fils de notre fondatrice et le Père HYASINE, de partager leur souffrance pour qu’elle devienne joie à la lumière de La Parole de notre Dieu. Ils se retrouvent à l’invitation de notre fondatrice qui a vécu une retraite spirituelle animée par Jean Vanier (co-créateur du mouvement Foi et Lumière International) au Foyer de Charité de Tressaint à Dinan.  Son fils lui avait parlé de cette communauté suite à sa rencontre avec sa co-fondatrice Marie-Hélène Mathieu à Paris des années auparavant. De retour en Guyane, elle prend donc contact avec le secrétariat international pour cheminer avec le programme de Foi et Lumière International, cette communauté née à Lourdes à Pâques 1971 et qui s’articule, telle la Sainte Trinité, autour de trois groupes : les personnes handicapées dites « sources de vie et d’amitié », leurs Parents et les Amis, des bénévoles en quête de l’Amour véritable. Le Père Laudin alors en poste à L’Eglise St Louis de Mirza à Cayenne accepte d’officier en tant qu’accompagnateur spirituel. Malgré le départ à la retraite de ce dernier, nous restons rattachés à cette paroisse et son curé actuel qui nous accueillent chaleureusement chaque année pour la fête de la Lumière, lors de la Présentation de Jésus-Christ au Temple. Tandis que la Communauté grandit et déménage au Collège Sainte Thérèse de Rémire-Montjoly en 2011, sa fondatrice nous quitte et me délègue ses fonctions, à ma grande surprise : comment accompagner des familles en tant que jeune célibataire sans enfant n’ayant pour seul point de repère son petit frère trisomique ? A force de détermination, dynamisme, persévérance… et beaucoup d’AUDACE !
En effet, j’envoie un appel au coordinateur international Ghislain du Chéné afin que nous passions en phase définitive de notre apprentissage de l’esprit de famille Foi et Lumière. Mon article dans le magazine international de la Communauté « Hisse et Ho !» attire son attention et celle de Loïc et Isabelle LAINE du diocèse de Nantes. Ils nous apprennent que Ghislain les a autorisés à nous évaluer pour que nous puissions rejoindre la famille internationale pendant leurs vacances chez leur fils en Guyane en juillet 2012. Nous saisissons alors cette chance unique de reconnaissance et organisons notre rencontre mensuelle exceptionnelle du troisième dimanche de chaque mois le 15 juillet dernier au collège Sainte Thérèse de Rémire-Montjoly : messe célébrée par le Père Laudin, partage biblique avec son successeur le Père Daniel Catherine et les familles tandis que nos personnes handicapées mentales dites « sources de vie et d’amitié »  participent à des activités ludiques avec les Amis. Nous concluons par un repas créole qui mettra en exergue toute la richesse des saveurs créoles de notre Guyane pluriethnique.
En septembre 2012, Ghislain m’apprend que le Conseil d'Administration du 8 au 10 octobre à Beyrouth étudiera notre requête qu’il appuiera très fortement après lecture des remontées de Loïc et Isabelle. Ce même mois nous cheminions à la suite de St Michel à Matoury. Enfin, le 11 octobre 2012, il nous annonce par mél que « la communauté "Cris de joie" va pouvoir crier de joie, car elle fait maintenant partie de la grande famille internationale de Foi et Lumière !!! « Bienvenue ! Je suis très heureux de vous accueillir ! Je remercie tout particulièrement Loïc et Isabelle qui ont pris le temps de venir vous rencontrer. J'ai pu présenter au CA les photos qu'ils m'avaient envoyées et tous ont pu ainsi apprécier de voir les beaux visages des personnes handicapées, des parents et le tien ! » Le dimanche 21 octobre 2012, nous arborions fièrement nos tee-shirts vert-pistache, couleur de l’espoir, fraîchement estampillés du logo de la Communauté Internationale et de notre mission en Guyane : « Seigneur, donne-nous la joie d’aimer ». Cette année nous invite à devenir des pêcheurs d’hommes. Nous avons donc décidé de montrer les merveilles que nous sommes dans l’ensemble de notre région et d’aider nos frères et sœurs à développer ces dons du Saint-Esprit qui sommeillent en chacun et chacune : patience, douceur, paix, acceptation de soi entre autres.

Première rencontre après la reconnaissance.

Nos projets ? A court terme, nous tenterons de participer à un maximum de manifestations diocésaines, dont la semaine missionnaire des JMJ en Guyane en juillet 2013. A long terme, nous contribuerons au rêve de notre grande famille : créer deux autres communautés en Guyane pour que notre coordinateur international vienne nous rendre visite et organise une province caribéenne avec la Martinique et d'autres régions qui adhéreraient à Foi et Lumière . Souviens-toi : «Rien n'est impossible à Dieu » (Lc 1,37) alors espère en lui et Il t'exaucera ! (Ps. 27)."

lundi 5 novembre 2012

Étape en Belgique pour les messagers de la joie


La source de Banneux
Du 2 au 4 novembre, les communautés de Belgique se sont rassemblées à Banneux pour leur pèlerinage ; il y avait 710 messagers de la joie venus fêter les 40 ans de Foi et Lumière ! Banneux est un lieu d’apparitions mariales : Marie y est apparue 8 fois (du 15 janvier au 2 mars 1933) à Mariette Beco, 11 ans, l’aînée d’une famille de 7 enfants. Comme à son habitude, Marie a choisi la plus petite et la plus pauvre pour lui donner son message, un message tout simple : « je viens soulager la souffrance », « priez beaucoup ». Notre-Dame de Banneux est justement appelée Notre-Dame des Pauvres et Foi et Lumière s’est trouvé très à l’aise dans cet environnement !
Cet article n’est pas un compte-rendu exhaustif de ce beau pèlerinage, mais seulement je voudrais seulement partager quelques impressions qui m’ont touché et marqué pendant ces trois jours. J’en ai choisi huit, comme le nombre des apparitions de Marie à Mariette !

1) La Belgique est un pays-province et avait besoin d’inviter au-delà de ses frontières pour ne pas être isolée et pour pouvoir partager la joie de cette fête avec des amis venus d’autres provinces.  Il y avait 105 délégués venus de la province Danube (Hongrie, Serbie et Roumanie) qui avaient voyagé en car pendant deux jours pour être là avec nous ; il y avait trois Suisses qui ont fêté avec nous la toute récente reconnaissance de leur province ₺Monts et Vallées sans Frontières₺ ; quelques amis sont venus en voisins du Luxembourg et des Pays-Bas ; des Libanais de passage à Banneux ont été tout heureux de se retrouver ₺en famille₺ ! Pour un pays-province, avoir neuf nationalités représentées, c’était un beau signe d’ouverture !
2) Ce pèlerinage est un des derniers organisés pour les 40 ans de Foi et Lumière, mais il y a eu dans les communautés de Belgique un long temps de préparation : l’icône de Foi et Lumière a réuni toutes les communautés en faisant elle-même un pèlerinage, cheminant de communauté en communauté, appelant chacune à se préparer pour ce temps important de rassemblement. Et toutes les communautés ont répondu à cette invitation et sont arrivées en suivant l’icône, comme dans une grande farandole ! Et le départ s’est fait aussi en farandole, la joie de tous a pu ainsi s’extérioriser de manière très visible ! Julie qui était venue avec moi avait étudié le programme et le dernier jour, elle m’a demandé à plusieurs reprises : « c’est bientôt la farandole ? »

Le beau gâteau d'anniversaire
3) J’ai été très ému de revoir le Père André Roberti, un des fondateurs de l’Arche et de Foi et Lumière en Belgique dont il fut le deuxième aumônier national. Il est devenu bien petit et faible… mais, même s’il a des difficultés à s’exprimer, sa parole reste forte : il m’a redit l’importance de la place à donner aux personnes ayant un handicap dans Foi et Lumière, il faut les associer au maximum des activités que nous organisons.
Les serviteurs du roi appellent les invités
4) Le matin du deuxième jour a été consacré à une catéchèse type JMJ, avec un mime, un temps de parole d’un évêque, un partage en petits groupes, une mise en commun et la messe. Le thème était l’Évangile du roi qui invite aux noces de son fils (Mt 22, 2-13). Monseigneur Jean Kockerols, évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles, a commenté le superbe mime qui avait été préparé par une communauté de Bruxelles et une communauté hongroise. Il était bien placé pour nous parler car il a été assistant à l’Arche (Liège, Cognac et Bruxelles), et aussi car sa devise épiscopale est : « Heureux les invités à la table du Seigneur ! ».  Il nous a fortement invités non pas à nous sentir proches de ceux qui sont invités, mais plutôt de ceux qui, comme les serviteurs du roi, appellent sans relâche ! Il faut en effet appeler tous ceux qui ne connaissent pas la joie vécue dans nos communautés, nous ne devons pas garder ce trésor pour nous !


5) L’invitation lancée par Monseigneur Jean Kockerols à inviter sans cesse n’a pas échappé au Père Xavier Nys… Le dimanche matin, à la fin de la messe présidée par Monseigneur Aloys Jousten, évêque de Liège, nous lui avons souhaité un joyeux anniversaire (deux jours plus tôt, il avait fêté ses 75 ans) et Xavier lui a fait une ₺offre d’emploi₺ ! « Monseigneur, vous allez avoir beaucoup de temps libre ! Je vous invite à devenir aumônier d’une communauté Foi et Lumière ! Et, s’il vous plaît, Monseigneur, dites à tous vos frères évêques que Foi et Lumière, c’est important, que Foi et Lumière fait du bien à tous, et spécialement aux aumôniers, vous avez devant vous un prêtre qui aurait quitté son ministère s’il n’avait pas rencontré Foi et Lumière ! ». Monseigneur Aloys Jousten l’a remercié pour l’offre d’emploi, et nous a assurés que le message serait passé à la conférence des évêques de Belgique, en français et en flamand ! Je pense que Foi et Lumière en Belgique doit se préparer à accompagner les nombreuses communautés qui vont naître en pays flamand !

6) Avec Julie, nous avons pu nous adresser aux pèlerins rassemblés dans l’église de la Vierge des Pauvres : notre message était simple et concret (j’ai été très heureux de le préparer avec Julie, ça m’a aidé à l’affiner) : « après un si beau pèlerinage, que vous avez si bien préparé, il faut d’abord vous reposer… mais c’est aussi pour prendre des forces pour la suite, l’aventure continue, mais Jésus et Marie sont avec nous ! »

7) Et le Père Xavier nous a promis aussi le Saint Esprit pour nous accompagner, visiblement ému à la fin de ces trois jours passés ensemble ! Tous alors ont démarré la farandole que Julie attendait, sur le chant du pèlerinage de 1971 : Amis, chantons notre joie !
8) Enfin, la joie de tous a pu s’exprimer de belle manière grâce à un entraînement musical superbe ! Grâce au groupe Totem, nous avons chanté Maman Marie et bien d’autres refrains avec force et entrain ! Maman Marie nous a remerciés par une météo qui fut extrêmement bien adaptée aux activités : pluie (parfois forte)quand nous étions à l’abri et soleil quand nous avons été dehors pour le chemin de lumière !
Alors, pour saluer Marie et rendre grâce pour son bon accueil à Banneux, je lui dis : « au revoir ! »

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